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Retour sur BodaF 2025: une édition riche en talent et en émotions

Cela fait maintenant plusieurs années que je me rends en Espagne pour participer à la BodaF, le plus grand congrès de photographes de mariage d'Europe.

Ce rendez-vous incontournable est toujours une belle occasion de se former, de s'inspirer et de rencontrer des confrères passionnés du monde entier.

Cette année encore, l'expérience a été intense et enrichissante, aussi bien sur le plan professionnel que personnel.


De la colocation en groupe à une aventure en solo

Ma première fois à la BodaF, j'avais partagé une colocation avec plusieurs confrères. Si l'ambiance était sympa, il faut reconnaître que l'organisation était parfois contraignante. Chacun ayant ses propres centres d'intérêts et envies, il était parfois difficile de concilier les agendas.

Les années suivantes, j'ai préféré m'y rendre avec mon ami et confrère David Bascuñana du Studio B à Beaucaire. Avec lui, la cohabitation était un vrai plaisir, et nous avons toujours su profiter pleinement de Barcelone, découvrant de bons restaurants et partageant notre passion pour la photographie.

Mais cette année, David était retenu en France pour un événement important : il a reçu, pour la seconde fois, le prestigieux titre de Meilleur Portraitiste de France lors d'un congrès ayant lieu aux mêmes dates que la BodaF.

De plus, l'an dernier, il a pris la présidence de la FFPMI de sa région, ce qui lui demande un investissement considérable et l'empêche de répondre à tous les événements.

J'ai donc pris mon envol en solo pour Barcelone... mais seule, je ne le suis pas resté bien longtemps!

Des rencontres internationales enrichissantes

Si les photographes français étaient peu nombreux cette année, j'ai rapidement trouvé ma place auprès de photographes internationaux, bien plus ouverts et accessibles. Contrairement à certains groupes français qui restent souvent en vase clos, ces rencontres m'ont permis d'échanger sur des visions et des approches différentes du métier. C'est justement cette ouverture d'esprit et cette diversité qui m'attirent tant dans mes voyages, et j'ai été ravie de retrouver cette même énergie à Barcelone cette année encore.

J'ai également retrouvé des intervenants phares des éditions précédentes, toujours aussi accessibles et bienveillants. Certains m'ont reconnue, ce qui m'a fait plaisir et renforcé mon sentiment d'appartenance à cette communauté passionnée.

Au-delà des conférences et des échanges professionnels, cette BodaF 2025 a également été marquante d'un point de vue personnel.

J'ai osé sortir de ma zone de confort, et pas qu'un peu ! J'ai partagé des soirées festives avec des photographes talentueux, allant jusqu'à danser en discothèque et poursuivre la nuit jusqu'à 5h30 du matin!

Une expérience totalement inattendue pour moi, mais qui a ajouté une touche inoubliable à mon séjour.

Keko Rangel, l’humanité en images

Chaque année, il y a un photographe qui me bouleverse, qui me touche en plein cœur, qui me fait vivre un vrai coup de foudre artistique.

Cette année, c’est Keko Rangel qui a pris cette place dans mon esprit et dans mon âme. 

Impossible de ne pas être touchée par sa sensibilité, par l’émotion brute qui se dégage de ses images.

Son travail est une claque visuelle et émotionnelle, mais surtout, c’est son humanité qui marque.

Keko, c’est ce genre de personne qui vous parle et vous retourne complètement, qui partage son histoire sans filtre, avec une authenticité qui force le respect.

Il a vécu des épreuves qu’il a su transformer en force, et ça se ressent dans chacune de ses images.

Son regard sur le monde est d’une intelligence rare, il saisit l’instant avec une vérité qui prend aux tripes

Ses photos racontent, vibrent, font écho à quelque chose de profondément humain.

Et puis, il y a cette humilité. Ce talent immense qu’il porte sans arrogance, comme un cadeau qu’il partage avec sincérité. Il ne se contente pas de photographier, il vit chaque image, il les ressent.

Et moi, en l’écoutant parler, en découvrant son univers, j’ai été transportée.

Il est mon coup de cœur émotionnel de cette édition.

 

Celui dont le travail va me rester en tête longtemps, qui me donne envie de pousser encore plus loin ma propre photographie, d’être toujours plus fidèle à ce que je ressens.

 

Merci, Keko, pour ce moment suspendu, pour cette émotion brute qui m’a fait frissonner.

Mais il y a eu aussi Hastings & King: un style inimitable

Plusieurs intervenants ont particulièrement retenu mon attention. Parmi eux, le duo Hastings & King, composé de Robert Hastings et Koko King, se distingue par un style inimitable: ils sont de ces artistes qui ont ce petit truc en plusce supplément d’âme qui les rend instantanément reconnaissablesHastings & King, c’est exactement ça. Un couple qui annonce sans détour s'être rencontré sur Tinder, ensemble, ils allient le style, la complicité et une élégance intemporelle. Koko, avec son œil affûté pour la mode et la mise en scène, sublime chaque détail avec une précision folle. Robert, lui, a cette sensibilité de l’argentique, ce talent pour capter des ambiances qui semblent suspendues dans le temps. Le mélange de leurs univers donne un résultat absolument unique : des images à la fois sophistiquées et pleines d’authenticité. Ils ont une vision forte, assumée, et honnêtement, il suffit de voir une seule de leurs photos pour savoir que c’est eux. J’adore les photographes qui ont une signature visuelle marquée, et eux, ils en ont une qui déchire!

Un autre duo qui m'a marqué "Romavera Films"

Une bouffée d’air frais venue de Sibérie dans l’univers du film de mariageRoman et Vera ne se contentent pas de filmer des moments, ils les ressentent, les vivent, et ça se voit. 

Ils ont cette capacité à se remettre en question, à déconstruire leur façon de travailler pour toujours faire mieux, toujours se réinventer. 

Beaucoup s’enferment dans un style et n’en bougent plus, mais eux ont su évoluer, expérimenter, et au final, créer quelque chose qui leur ressemble à 100 %. 

Leurs films sont vibrants, authentiques, jamais formatés.

Ils ont ce talent fou de capter l’essence même d’un couple, sans artifices, en laissant parler l’émotion brute. Et franchement, ça fait du bien de voir des vidéastes qui osent casser les codes et qui ne cessent jamais d’apprendre

Leur travail est époustouflant et leur énergie est contagieuse!

Cristiano Ostinelli, la quintessence de la photographie de mariage

Je suivais déjà le travail incroyable de ce maestro italien de la photographie de mariage. Sa réputation n'est plus à faire, tant ses photos sont connues dans le métier, mais le voir en conférence a été un privilège. Ce photographe italien, originaire de Côme, est une véritable légende dans le monde de la photographie de mariage. Depuis plus de 20 ans, il capture l'essence des couples avec émotion, et classe.

Son approche mêle photojournalisme et portraits créatifs, donnant naissance à des images à la fois spontanées et artistiques.

Son talent a été reconnu à maintes reprises, notamment par Sony, qui l'a choisi comme ambassadeur pour représenter l'excellence de la photographie européenne.

Assister à sa présentation était un réel honneur, il a la classe à l'italienneune liberté qu'il revendique à la perfection. Cristiano Ostinelli incarne pour moi la quintessence de la photographie de mariage : une fusion parfaite entre technique, émotion et art.

Un trésor d'inspiration...

C’est fou comme chaque année, la BodaF me bouscule dans tous les sens. Après une première partie déjà riche en émotions et en inspiration, la suite de cette édition n’a fait que confirmer pourquoi je reviens ici encore et encore. J’y ai trouvé exactement ce que j’étais venue chercher : des enseignements, des remises en question, et surtout, cette petite étincelle qui donne envie de repousser encore mes propres limites. Mais là, pour être honnête, ça va être compliqué de vous parler d’un ou deux intervenants seulement… Ils étaient tous si différents, avec des styles et des approches uniques, et pourtant, tellement complémentaires. Chacun d’eux a apporté quelque chose de précieux, une vision, une technique, une énergie qui m’a touchée à sa manière. J’ai pris des notes, j’ai absorbé tout ce que je pouvais, et j’ai surtout appris. Beaucoup. Envie que je vous raconte ?

"Arte Magna", la poésie d’un regard sincère

Arte Magna, c’est ce genre de duo qui te rappelle pourquoi la photographie de mariage est un art à part entière. Pas de chichis, pas d’artifice, juste une sensibilité brute, une façon d’attraper l’instant avec délicatesse... Une justesse qui force le respect.

Leur regard est d’une sincérité absolue, chaque image raconte une histoire sans jamais en faire trop. C’est subtil, c’est puissant, et surtout, ça touche droit au cœur.

Ils nous ont offert un témoignage touchant pour ouvrir leur intervention, sur l’histoire d’origine d’Arte Magna, entreprise familiale du papa de Teresa. Elle nous a permis de regarder le film de mariage de ses parents, un moment de grande émotion qui en dit long sur l’histoire de cette famille de photographes. Cette générosité, dans la volonté de partager leur héritage, c’est aussi ce qui rend leur travail si spécial. On sent à travers leurs images cet amour profond pour la photographie, mais aussi pour les liens familiaux, et les souvenirs qu’ils figent à jamais.

J’ai adoré cette approche discrète, presque en retrait, qui capte les émotions, ces moments furtifs que l’on croit imperceptibles, mais qui prennent tout leur sens quand ils sont figés dans le temps. Leur travail a cette élégance naturelle, ce raffinement qui ne cherche pas à impressionner mais qui, paradoxalement, laisse une empreinte indélébile. Et puis, il y a cette touche éditoriale qui vient sublimer leur art du portrait, une esthétique maîtrisée où chaque détail semble avoir été pensé sans jamais paraître calculé. Arte Magna, c’est l’équilibre parfait entre documentaire et poésie, une photographie qui traverse le temps et qui, j’en suis certaine, restera gravée bien au-delà des souvenirs.

Et les autres...

SILVIA SANCHEZ

Silvia Sanchez, c’est un petit bout de femme de caractère avec une vraie sensibilité artistique.

Tout a commencé pour elle avec une simple photo de rue, une image qui a été le déclic, le point de départ d’une belle aventure.

Depuis, elle enchaîne les parutions dans la presse et s’impose avec un style bien à elle. Photographe documentaire avant tout, dans le mariage, elle traque le vrai, le brut, l’émotion pure.

Ce qu’elle aime, c’est documenter ces instants où la vie se ressent plus qu’elle ne se montre... Ces petites choses du quotidien qui font toute la magie des souvenirs.

 

Son approche de la photographie est instinctive, entre documentaire et éditorial, entre naturel et esthétique léchée. 

 

Elle ne force rien, elle capte. Toujours présente, mais jamais intrusive. Son talent, c’est de faire ressentir sans jamais en faire trop. Et franchement, c’est beau.

JAVIER MARISCAL & JAVIER ABAD

Les "Javis", c’est un duo qui respire l’intelligence et la complémentarité.

J’avais déjà été bluffée par le travail de Javier Abad lors d’une précédente édition, et cette année encore, son approche et sa réflexion sur la photographie de mariage m’ont captivée.

Lui et Javier Mariscal ne se contentent pas de photographier un mariage, ils le racontent en profondeur, chacun avec son regard, sa façon d’aborder la scène.

Pendant que l’un prend du recul pour saisir l’ampleur d’un moment, l’autre en capte les détails les plus subtils en contrechamp. 

Une chorégraphie visuelle qui m’a vraiment fait réfléchir sur la richesse de travailler en duo.

Lors de leur conférence, ils ont partagé bien plus que des techniques :

une véritable philosophie, où la photographie devient une expérience.

 

Une rencontre inspirante, qui donne envie d’aller encore plus loin dans la narration.

Lara Onac, Ricardo Catarro, Robert Marcillas

L’Espagne a décidément le don de faire naître des talents en matière de photographie de mariage, et assister aux conférences de Lara Onac, Ricardo Catarro, et Robert Marcillas a été un véritable enrichissement pour moi. Tous trois ont cette approche hybride que j’aime tant : un mélange subtil entre le reportage journalistique et une élégance éditoriale qui sublime chaque instant sans jamais le figer. Ce qui les rassemble, c’est cette volonté de capturer le mouvement, la vie telle qu’elle est, tout en y ajoutant cette petite touche qui transforme une photo en une œuvre intemporelle. Mais au-delà de ce point commun, chacun a sa signature bien à lui

Lara Onac, avec sa douceur et sa sensibilité à la lumière naturellecapture l’émotion brute sans artifice, dans des compositions à la fois épurées et puissantes.

Ricardo Catarro, il ajoute une profondeur presque cinématographique à ses clichés, avec des contrastes marqués et une narration visuelle qui ne laisse rien au hasard.

Robert Marcillas, lui, insuffle un dynamisme incroyable à ses images, jouant avec l’énergie du moment pour retranscrire l’intensité de chaque mariage.


Trois regards différents, trois visions complémentaires, et au final, une seule et même certitude :

j’ai adoré apprendre d’eux.

Fran Leonardo y maria teresa

Fran et María Teresa, c’est la classe  et l’exigence incarnées. Ce duo espagnol, originaire d’Almería, a su imposer son style unique dans la photographie de mariage, entre raffinement, intemporalité et justesse émotionnelle. Leur parcours est à la hauteur de leur talent : plus de 20 ans d’expérience en journalisme pour des médias prestigieux comme EL PAÍS et l’Agence EFE, et des publications dans "Vogue", "Hola Novias" ou encore "Lucía se casa". Autant dire qu’ils maîtrisent l’art de raconter des histoires puissantes avec subtilité.

Ils s’investissent personnellement à chaque instant, avec une rigueur qui transparait dans chacune de leurs images. Leur vision oscille entre le photojournalisme et la mode, offrant des clichés empreints d’une élégance rare. Assister à leur conférence a été une vraie leçon d’authenticité, un rappel que l’excellence passe par l’implication et le regard unique que l’on porte sur le monde.

La révélation

Chaque année, un artiste me percute en plein cœur, m’attrape par l’âme et me laisse en suspension. 

 

Je me souviens encore du choc émotionnel qu’avait provoqué Isabel Muñoz, ce petit bout de femme dont les images m’avaient littéralement fait pleurer sans discontinuer.

Puis il y a eu Eugenio Recuenco et ses portraits d’une beauté à couper le souffle, qui semblent tout droit sortis d’un autre monde.

Cette année, c’est Phil Sharp qui m’a laissée sans voix.

Photographe britannique au style brut incisif, il sculpte la lumière avec une précision presque chirurgicale, révélant dans chaque portrait une intensité rare.

Ses images ne trichent pas, elles frappent par leur sincérité, leur texture, leur profondeur.

Ici, pas de superflu, juste l’essentiel : un regard, une expression fugace, un instant figé qui semble contenir une vie entière. 

Il y a chez lui une façon d’effacer la frontière entre le sujet et celui qui regarde, comme s’il nous forçait à voir au-delà de l’image, à plonger dans l’âme même de ses modèles.

J’ai été fascinée par son approche, par cette manière quasi obsessionnelle de capturer la vérité d’un visage, sans artifices ni concessions. Phil Sharp ne photographie pas, il révèle. Et c’est précisément ce qui m’a bouleversée.

Encore un sans faute!

Comme à chaque fois, cette immersion dans l'univers de la BodaF m'a apporté une dose immense d'inspiration

Les conférences, les discussions et les rencontres ont nourri ma vision de la photographie et m'ont poussée à repousser mes limites.

Ce genre d'expérience est essentiel pour continuer à évoluer dans notre métier, et je ressors de ce congrès plus motivée que jamais !

Vivement la prochaine édition !

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Commentaires: 1
  • #1

    Phil Sharp (jeudi, 03 avril 2025 11:09)

    Thanks for the kind words. Glad you enjoyed.